Lettre ouverte à Mr Ribbes
Mr Ribbes,
Suite à la
parution de votre ouvrage, les nègres de la république, et à votre interview
sur le site grioo.com, je suis surpris par les positions que vous prenez vis-à-vis
de la communauté Noirs en général.
J’aimerais
attirer votre attention sur quatre aspects qui me semble éminemment important.
1) D’abord vous contestez
fortement ce que vous appelez : La racialisation de la société, vous avez
notamment en ligne de mire le Cran, qui selon vos propres dires, n’est
nullement représentatif de la communauté noire en France, d’ailleurs vous
contestez même l’idée même d’une
communauté noire en France d’après vous il y’aurait des communautés noires en
France au parcours, histoires, trajectoires distinctes. Monsieur Ribbes, le
fait qu’il n’y ait pas de communauté noire en France, est une réalité que nulle
ne saurait contesté, et qu’entends on par communauté, sinon des individus ayant
une identité commune et partageant les mêmes intérêts, et aspirations.
Or depuis le phénomène historique de l’esclavage, et l’immigration
de travail d’Africains noirs venues en France, toute la politique du pouvoir
Blanc à été toujours de créer l’ ‘illusion qu’Africains et Domiens
n’avaient pas les mêmes intérêts, et aspirations, or nous avons Africains et
domiens le même intérêt qui est celui de l’émancipation. Que vous le vouliez ou
non la racialisation de la société est un fait, et elle doit être perçues par
nous les noirs comme une occasion historique,de reconstruire notre identité,
car un présent sans passé est un présent sans avenir.Le cran souffre
certainement d’imperfections, peut être faudrait il que des gens comme vous
apportent leur pierre à l’édifice, mais cessons de nous tirer dans les pattes,
dès que des noires essayent de s’organiser, les premiers fossoyeurs sont des noirs,
pourquoi refusez l’idée qu’il puisse y’avoir une communauté Noire avec un Grand
N, ne faudrait t’il pas une Communauté Noire avec des sensibilités diverses,
plutôt que des communautés noires avec un petit n. Pourquoi s’en prendre au
Cran quand le Criff avec diverses sensibilités à ses entrées à l’Elysée, Le
CFCM avec diverses sensibilités, toutes les identités en France ont leur
conseil, pourquoi le refuser au Noirs. Le fait de créer un conseil
représentatif Noir ce n’est pas forcément dans une logique d’affrontement, mais
uniquement pour défendre les intérêts des noirs sur le plan national, ce sont
précisément ceux qui critiquent avec le plus de virulence le Cran, qui ont
toujours adopté ce mode d’organisation dans le monde entier.
2) vous insistez notamment sur le fait qu'on peut parler des
"noirs" (avec un n minuscule) mais pas des "Noirs" (avec un
n majuscule) parce que les noirs ne constituent pas une communauté homogène
contrairement à d'autres Une question me vient à l’esprit jusqu’à quand jouerez
vous les seconds couteaux, pourquoi refusez vous l’idée de l’émancipation des
Noirs, pourquoi le Noir doit resté
minuscule, dans une position de subalterne, prêt à répondre au moindre impulsion
de son maître Blanc, qui ne voit en lui qu’un « serviteur »,
constituant l’armée industrielle de réserve dont parlait Marx.
3) Vous avez appelez avec le collectif Dom à la dissolution du Cran, je
veux bien mais que proposez vous à la place, vous restez sourd à l’appel de
millions de noirs qui souffrent d’exploitation et de discrimination en France,
et de néocolonialisme en Afrique et dans les Dom et votre première action
médiatique et médiatisé est de demandé la dissolution du Cran, il y’a de quoi
être surpris par cette attitude. Ce n’est pas de théories et de syllogisme donc
nous avons besoins monsieur, mais nous appelons au réveil du peuple noir, à la
fin de la léthargie du bistrot et de la niaiserie et des saloperies occidentale,
ce n’est pas notre culture, bien que je puisse comprendre l’indétermination
de certains Domiens, penchez du moins du coté ou l’on vous accueille comme un
frère et non comme la dixième roue du carrosse de blanche neige. Le travail
primordial pour les noirs c'est de reconquérir leur identité et toute la
logique qui en découle tout en s'inscrivant dans un moule africain de
construire leur propre modèle de développement et de civilisation. On peut
comprendre la frustration de millions de noirs qui sont prêt à se désintégrer
pour s'intégrer dans cette société blanche occidentale, mais l'intégration ne
signifie pas renoncer à son identité, ni vouloir obtenir absolument l'empathie
du blanc. Les noirs doivent s'unir et s'organiser non pour s'intégrer et entrer
dans un schéma qui n'est pas le leurs et qui ne les concerne pas, mais pour
exister pour eux mêmes et en eux mêmes.
4) A votre long discours je n’entends rien, vous avez longuement fait la
critique du Cran, mais vous n’avez rien répondu sur la questions des injustices
commises à l’endroit de nos frères Noirs, et si nous sommes sages nous ne
laisserons pas maltraiter nos frères et nous nous empresserons de prendre leur
défense. Il ne faut plus qu’on les malmène. Il ne faut pas non plus trancher la
question par des jugements et des discours, car ce n’est pas en paroles que
nous sommes attaqués. Ne cessons pas d’opposer à des adversaires qu’on doit
supposer animés de bonnes intentions, des préparatifs effectifs. Ne plaçons pas
nos espérances dans la bienveillance de nos « Maîtres blancs », mais
dans la sagesse de nos prévisions. Car l’homme sachez le ne diffère pas de l’homme
et celui là l’emporte qui a été formé dans de plus rudes circonstances.
Si vous jugez bon de m’éclairer sur des points qui échappent à mon jugement, j’aurais plaisir du moins le plaisir de recevoir vos lumières.
En vous souhaitant bonne réception
Un ami qui vous veut du bien